Habitat cité intervient auprès de migrants très éloignés de l’emploi

En quoi consiste la mission de l’association et le programme mis en place par Habitat cité soutenu par le Fonds Social Européen ?

Les activités de l’association étaient initialement, il y a une dizaine d’années, consacrées aux problèmes de logement. Aujourd’hui, Habitat cité a trois volets d’actions en Seine-Saint-Denis, en plus de ses interventions internationales, notamment au Nicaragua, au Salvador et en Haïti.

Un volet s’adresse particulièrement aux russophones, public majoritaire dans les bidonvilles et les squats afin de les accompagner pour ce qui concerne les demandes d’asile, de scolarisation, de santé et d’accès aux droits. Nous proposons également un service de suivi et de conseils pour les roumanophones davantage axé autour du logement.

Enfin, nous travaillons la langue française et l’insertion professionnelle et organisons des formations linguistiques à visée professionnelle. Ce programme, que le Fonds Social Européen soutient particulièrement, accueille les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi ou à la Mission Locale, et sont essentiellement des personnes primo-arrivantes en France (sur le territoire depuis moins de cinq ans). Nous recevons également des personnes arrivées en France depuis des années mais au chômage suite à une reconnaissance de handicap, un licenciement économique ou qui ont besoin du français pour une reconversion professionnelle.

Comment s’articule l’accompagnement ?

Nous proposons deux sessions de formation par an qui durent entre quatre et six mois. Ces formations sont des cours de français pour tous les niveaux dispensés par des personnes diplômées en Français Langue Étrangère (FLE). Ces professeurs intègrent spécifiquement du vocabulaire professionnel et proposent également des animations en lien avec la recherche d’emploi. Les stagiaires sont répartis en groupes de niveaux et ont la possibilité de passer un diplôme à la fin de la session. Nous les inscrivons, en effet, à un examen de français comme le diplôme initial de langue française (DILF), le diplôme d’études en langue française (DELF) et le diplôme approfondi de langue française (DALF), tous délivrés par l’Éducation nationale.

En complément de ces 250 heures de cours de français, nous réalisons en parallèle un accompagnement individuel de retour à l’emploi qui inclut plusieurs rendez-vous afin de construire leur projet professionnel. Nous réalisons avec eux leur CV ou les aidons à trouver un emploi ou une formation qui ferait suite à notre programme.

Nous menons aussi des visites d’entreprises que nous avons intitulées « Café Découverte », qui permettent aux stagiaires d’être en immersion et de découvrir un métier. Ces entreprises sont souvent dans un processus d’Insertion par Activité Economique (IAE) et recrutent des personnes en difficultés sociales ou liées à la langue.

Enfin, nous permettons aux stagiaires de s’intégrer dans une dynamique sociale puisque les cours sont assurés dans les maisons de quartier de Pantin et nous proposons aussi des activités culturelles. Les sorties au théâtre ou dans les musées, par exemple, leurs permettent de découvrir notamment de nouveaux lieux, comme les bibliothèques de proximité.

Qu’est-ce que le soutien du Fonds Social Européen vous a apporté ?

Le FSE nous a permis de mettre véritablement ce programme en place ! Auparavant, nous organisions des cours de français avec des bénévoles et à raison de quatre heures par semaine. De toute évidence, il ne s’agissait pas du même projet, ni de la même échelle ! Nous réalisons maintenant des cours avec des professeurs diplômés de FLE et ce, toute la semaine, entre douze et quinze heures de formation.

Nous avons également reçu une certification et sommes reconnu officiellement comme un organisme de formation depuis cette année. Grâce au soutien du Fonds Social Européen nous avons acquis une reconnaissance de nos partenaires et développé une légitimité désormais reconnue.