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Une plateforme pour aider les jeunes en situation de handicap à trouver un emploi

Afin d’accompagner les jeunes en situation de handicap dans le milieu du travail, le rectorat de Toulouse a développé un programme inédit. Cette Plateforme d’Accompagnement à l’Inclusion Professionnelle est portée par Frédéric Detchart, chef de projet et conseiller technique pour les problématiques d’enfants en situation de handicap. Entrevue.

En quoi consiste ce projet de l’Académie de Toulouse, cofinancé par le FSE ? Comment a-t-il été mis en place ?

Tout est parti d’un constat fait en 2012 par le rectorat. Nous avons voulu faire un suivi de nos élèves en situation de handicap au sein des dispositifs ULIS (Unités Localisés pour l’Inclusion Scolaire) des lycées professionnels entrés en formation, et nous avons constatés qu’ils n’étaient pas en poste mais chez eux, sans emploi. Au terme de cette enquête, on s’est aperçus qu’il manquait une étape dans le suivi de ces élèves : l’accompagnement auprès des entreprises, des partenaires et un élément de liaison avec ces jeunes.

La plateforme que nous avons mis en place permet à la fois d’accompagner le jeune dans sa recherche professionnelle dès la fin de son année scolaire, et également de sensibiliser les partenaires, comme Les Missions Locales, et les employeurs. L’objectif est d’anticiper les sorties de ces élèves des lycées et de proposer, dans un premier temps, des stages en entreprises en lien avec Pôle Emploi, et dans un second temps, de favoriser la conclusion de contrats de travail avec l’aide de notre autre partenaire Cap Emploi.

La Plateforme d’Accompagnement à l’Inclusion Professionnelle concerne uniquement la région Occitanie ouest (anciennement la région Midi-Pyrénées) et permet de créer des passerelles entre le système éducatif et l’insertion professionnelle grâce à un suivi véritablement sur-mesure.

Comment ce dispositif s’articule-t-il ?

Avant les inscriptions estivales, l’équipe pédagogique est déjà déployée, surtout en fin d’année scolaire. Le but des coordinateurs est d’identifier les élèves qui s’apprêtent à sortir du dispositif ULIS et qui ont besoin d’un accompagnement individuel. Ils nous rejoignent uniquement s’ils le souhaitent et c’est le programme qui s’adapte à leurs besoins. Nos équipes s’adaptent à différentes situations : certains jeunes, par exemple, ont un projet d’insertion directe et nécessitent une formation ou un apprentissage. D’autres sont employables immédiatement et sont à la recherche d’un emploi avec le besoin d’un accompagnement direct auprès de l’employeur. Les chargés d’insertion professionnelle prennent le relais des coordinateurs d’ULIS pour guider vers l’emploi direct ou l’apprentissage.

Ce n’est pas un réflexe pour tout le monde de penser que c’est possible qu’un jeune déficient intellectuel peut tenir un emploi dans un milieu ordinaire. Avec PAIP, on démontre que c’est possible. 

Frédéric Detchart,

Chef de projet et conseiller technique pour les problématiques d’enfants en situation de handicap

Chaque jeune est suivi individuellement et nous adaptons son suivi en fonction de ses besoins. Aussi, nous travaillons aussi bien avec des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), des Missions Locales, Cap Emploi ou bien le Pôle Emploi Régional avec qui nous avons signé une convention afin d’être autonome pour les stages en entreprises.

Par exemple pour un élève qui souhaite rejoindre un CFA, il est essentiel de pouvoir adapter les pratiques du centre en lien avec le handicap du jeune, mais également de gérer auprès de l’employeur qui s’engage à le prendre en apprentissage. Il est indispensable que l’entreprise sache quelles sont les problématiques du jeune et de son handicap afin d’adapter ses demandes, et que le jeune employé s’adapte également aux besoins de l’entreprise. Il s’agit, en plus d’une insertion professionnelle, d’une insertion sociale !

Qu’est-ce-que le soutien du Fonds Social Européen vous a apporté ?

Nous sommes ravis que le FSE nous suive depuis 2016 et qu’il nous ait aidé à porter ce projet ! La PAIP est financée à 60 % par le Fonds Social Européen. Sans ce financement, la plateforme ne pourrait pas être en marche ! Nous sommes heureux d’avoir réussi à convaincre nos partenaires du FSE de la faisabilité de ce projet.

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Le projet a reçu le prix de l’innovation 2018 du Ministre de l’Éducation Nationale, est-ce un gage d’avenir ? Quelles sont les prochaines étapes du programme ?

Au-delà de la reconnaissance institutionnelle, nous sommes fiers d’avoir pu démontrer qu’il est parfaitement possible qu’un jeune en situation de handicap puisse tenir un emploi dans un milieu ordinaire. Ce projet a d’ailleurs inspiré la réglementation au niveau de l’emploi accompagné.

Nous avons obtenu, dès le lancement du projet en 2016, de très bons résultats et nous sommes victimes de notre succès avec de très nombreuses demandes. Il a été convenu, notamment avec le FSE, d’accompagner 120 jeunes sur deux ans et 83 ont déjà été pris en charge. Il n’y a pas de temps maximum d’accompagnement actuellement mais nous devrons nous poser prochainement la question.

Notre souhait, aujourd’hui, est de pouvoir stabiliser notre projet et de garantir son financement, et donc son avenir pour 2020 et 2021. C’est la confrontation avec le terrain qui nous a permis de réaliser à quel point notre projet répond à un réel besoin.

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