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  • 03.03.2022

Service militaire volontaire : remise des calots pour les jeunes du 2e régiment

Engagé pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes sans emploi, ni études, ni formation (NEET), le Fonds social européen (FSE) soutient le Service Militaire Volontaire (SMV), dispositif visant l’intégration socio-professionnel des jeunes âgées de 18 à 25 ans. Fin février, le FSE s’est rendu à la remise des calots des bénéficiaires du SMV du 2e régiment de la base militaire de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne.

"Vous avez pris votre destin en main". Le ton solennel du lieutenant-colonel Pierre de Saint Martin ne parvient pas à dissimuler sa fierté. Dans son uniforme décoré de multiples médailles, le chef de corps du 2e régiment du Service Militaire Volontaire salue le courage, l’abnégation et la détermination des trente stagiaires du Service Militaire Volontaire, alignés devant lui.

Colonel Pierre de Saint Martin, Chef de Corps du 2e Régiment du Service Militaire Volontaire

Entourés de leurs proches, cette cérémonie est un peu particulière pour les jeunes volontaires. "C’est beaucoup de joie et de bonheur. Une fois le calot en main, on est simplement heureux", témoigne Ryan, 19 ans, bénéficiaire du dispositif, avant de poursuivre : "C’est la récompense de toutes les épreuves par lesquelles je suis passé au cours des 8 derniers mois".

Ryan, volontaire du 2e Régiment du SMV

Expérimenté depuis le 1er septembre 2015, le SMV est un dispositif d’insertion socio-professionnelle s’adressant aux Français âgés de 18 à 25 ans correspondant au critère "NEET". Il donne à ces jeunes en difficulté et éloignés de l’emploi, la possibilité d’apprendre un métier ou d’acquérir une première expérience professionnelle. À travers un cadre structurant, les jeunes volontaires acquièrent les clés qui leur permettront d’accéder à l’emploi dans différents secteurs comme le service à la personne, la restauration ou le BTP.

"Ces jeunes veulent s’en sortir, et le SMV est leur meilleur allié", assure Jean-Louis Guitare, chef de bataillon. La formation dure entre 6 à 12 mois et "s’organise en trois parties : la formation militaire, la formation complémentaire - rattaché à la citoyenneté - et la formation professionnelle".

Jean-Louis Guitard, Directeur Général de la formation du 2e Régiment du Service Militaire Volontaire

Pour Martin, 18 ans, qui a rejoint le SMV il y a 8 mois, l’adaptation n’a pas été évidente : "Selon les différentes mentalités, décoller de la vie civile pour atterrir dans le secteur militaire, c’est un choc très rude". C’est aussi le cas de Jules, 20 ans, ancien étudiant en fac de langue, mais il assure que le SMV lui a apporté un cadre et une discipline : "Nous avons la possibilité de passer notre permis de conduire, nous sommes formés au secourisme et surtout, nous sommes formés à travailler", détaille-t-il.

“ Le Service Militaire Volontaire m’a transformé, réalise ce natif de Marseille. Avant, je ne faisais rien de mes journées, je me levais à quatre heures de l’après-midi. Aujourd’hui je suis un homme”

Walid,

Volontaire du SMV, 21 ans

Le Service militaire volontaire est un véritable tremplin pour l’avenir. Plus de 5000 jeunes ont été formés depuis 2015, et près des trois-quarts sont durablement insérés sur le marché de l’emploi.

Le soutien du Fonds social européen

Vecteur d’égalité et d’intégrité, le Fonds social européen fait office de levier d’action du Service Militaire Volontaire. Plus qu’un partage des valeurs, Pierre de Saint-Martin nous précise que le rôle de l’organisme européen est "fondamental". Et les premiers à en bénéficier, ce sont les volontaires. "Nous avons des jeunes qui ne sont jamais allés au musée ou au théâtre. Le FSE nous permet de leur donné accès à la culture", s’enthousiasme le lieutenant-colonel. "Cette aide nous permet une liberté de manœuvre que les armées ne peuvent nous donner financièrement. Nous pouvons les accompagner à 100% dans leur formation".

Colonel Pierre de Saint Martin, Chef de Corps du 2e Régiment du SMV

Et cette main tendue, ces volontaires ont su la saisir pour prendre un nouveau départ. Et c’est précisément ce que cristallisait cette cérémonie des calots : "Aujourd’hui, on voit le changement dans les yeux des jeunes", constate Sacha Paygambar, directeur administratif et financier du 2ème Régiment du Service Militaire Volontaire.

"Quand ils arrivent ici, ils se retrouvent en dehors de leurs repères, et quelques mois après, ils ont une tout autre attitude, rien que dans la posture : ils retrouvent le sourire".

Sacha Paygambar,

Directeur Administratif et Financier du 2ème Régiment du SMV

Sacha Paygambar, directeur administratif et financier du 2e Régiment du SMV.

Le financement du Fonds social européen

Dans le cadre du programme 2014-2020 et dans une démarche d’amélioration de la formation et de l’emploi en Europe, le FSE soutient le Service Militaire Volontaire à hauteur de 60%, soit une subvention de 34,4 millions d’euros.

6000
volontaires formés depuis 2015
82%
de taux d’insertion en 2021
29%
de femmes volontaires

Interview Malissa Marseille – Sous-directrice de la Sous-direction Europe et International, en charge du Fonds social européen

Malissa Marseille, sous-Directrice de la sous-Direction du Fonds social européen

Comment cette cérémonie des calots montre l’engagement du Fonds social européen pour les jeunes ?

On le voit et on l’a entendu, ces jeunes sont très fiers de faire partie de ce dispositif qui leur permet d’entrevoir un avenir différent : apprendre un métier, obtenir un emploi. Ces perspectives leur sont permises grâce aux investissements du FSE. 

En quoi le SMV s’inscrit dans les priorités du FSE ?

Les jeunes font partie des publics prioritaires du Fonds social européen, notamment ceux qu’on appelle les NEET "sans emploi ni en études ni en formation". Le Fonds social européen a pour vocation, en autres, d’améliorer leur capacité à occuper un emploi, via la promotion de l’éducation, l’acquisition de compétences et le renforcement des savoirs être. Le Service militaire volontaire conjugue la prise en charge de ce public cible avec une formation solide, l’apprentissage d’un métier et les mener directement à l’emploi.  

Quel est le montant dédié au SMV ?

Au titre du programme opérationnel national 2014-2020, le FSE a financé les actions d’accompagnement des jeunes au sein des centres SMV de juillet 2019 à décembre 2021 à hauteur de 60%, ce qui représente 34,4 millions d’euros.

Au regard des résultats du SMV, peut-on parler d’un dispositif réussi ?

Oui, c’est incontestable. Lancé en 2015, le Service militaire volontaire accueillait 700 jeunes par an. Puis sur la période 2019/2021, 2500 jeunes ont été accompagnés. Et pour la seule année 2022, nous sommes à 1500 jeunes accompagnés dans les centres du SMV. A la fin de leur parcours, 72% des jeunes sortent avec un emploi durable. Par ailleurs, les équipes du SMV restent en contact avec eux dans les 6 mois qui suivent leur sortie du dispositif afin de lever toute difficulté qui pourrait intervenir avec l’employeur ou de réorienter le jeune suite à un CDD.

Le dispositif va-t-il s’étendre ?

Il existe déjà six régiments de centres de formation en France, tous cofinancés par le Fonds social européen : Brest, Brétigny-sur-Orge, Metz, Châlons-en-Champagne, Ambérieu-en-Bugey et la Rochelle. Et en octobre 2021, une antenne a ouvert à Marseille. Il permet de couvrir la région Provence-Alpes-Côtes-d ’Azur.