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Emploi
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- 15.11.2023
Rencontre avec Juliette Baloup, Chef de la Mission des projets nationaux
J’aime le positionnement assez unique que nous avons au sein de la DGEFP où nous sommes à la fois directement financeurs et garants de la stratégie d’intervention du programme national.
Quelles sont tes missions ?
Je suis cheffe de la Mission des projets nationaux à la sous-direction Europe et International de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). La Mission des projets nationaux met en œuvre les crédits FSE qui sont inscrits sur le volet central du Programme national FSE+.
Pour l’ensemble de la nouvelle période de programmation, nous avons une dotation de 1,3 Md d’euros pour cofinancer des projets qui viennent émarger sur toutes les priorités du Programme national et peuvent intervenir en complémentarité de la quasi-totalité des politiques portées par la DGEFP.
Nous sommes aussi amenés à travailler en collaboration avec d’autres administrations centrales comme la Direction générale de la cohésion sociale ou le ministère des Armées, et sommes partie prenante du réseau des autorités de gestion déléguée du programme national FSE+, qui rassemble les services gestionnaires au sein des DR(I)EETS et DEETS.
En tant que cheffe de mission, je supervise et j’anime l’équipe des gestionnaires de la mission et je pilote la maquette des crédits dédiés au « volet central ».
Ton plus gros défi sur les prochains mois ?
La période de programmation 2014-2020 touche à sa fin. Nous basculons à la fin 2023 sur une activité quasiment entièrement dédiée au lancement de la programmation FSE+. Nous devons donc mettre en œuvre de manière très opérationnelle la programmation des crédits FSE+ sur l’ensemble des priorités d’intervention et poursuivre en parallèle les travaux d’expertise pour finaliser la stratégie sur les innovations du nouveau programme (intervention au titre de la priorité dédiée à l’innovation sociale, ouverture à des objectifs d’intervention moins directement axés vers le retour à l’emploi…), dans le contexte modifié de la mise en place de France Travail.
Il faudra donc s’assurer de la complémentarité de notre intervention avec la logique poursuivie par la réforme, notamment au travers de la mise en place de la nouvelle subvention globale de Pôle emploi pour les années 2021-2027.
Ton parcours en quelques mots ?
Au cours de mon Master en Affaires européennes à Sciences Po Paris, j’ai travaillé deux ans à Bruxelles, principalement à la Commission européenne au sein de l’équipe du Directeur général aux affaires économiques et financières. Après mon diplôme, j’ai travaillé à New York dans une agence de communication et de marketing française spécialisée dans le secteur de l’agro-alimentaire, notamment dans le vin et les spiritueux.
En tant que chargée de comptes, j’étais responsable de campagnes de promotion BtoB et BtoC sur le marché américain pour plusieurs clients représentant les grandes appellations viticoles françaises. J’élaborais les recommandations stratégiques, coordonnais les plans d’actions et gérais les budgets… tous financés avec l’aide de fonds européens comme ceux des OCM de la PAC ! Par la suite, j’ai souhaité revenir en France pour faire quelque chose qui soit plus directement en prise avec mes études.
J’ai d’abord occupé un poste de chargée de mission au sein de la Mission des projets nationaux à la DGEFP, pour gérer la subvention globale de FSE conventionnée avec Pôle emploi. Cela m’a permis de me familiariser avec les grands dispositifs d’accompagnement des demandeurs d’emploi mis en œuvre par Pôle emploi et de me rôder à la gestion du FSE.
Ensuite, j’ai travaillé au Département Pôle emploi de la DGEFP, sur le suivi « métier » de l’offre d’accompagnement des demandeurs d’emploi. J’ai alors contribué à la mise en place du Service Public de l’Insertion et de l’Emploi et aux prémices de la réforme France Travail. J’ai rejoint la Mission des projets nationaux à nouveau en qualité de cheffe adjointe, puis de cheffe, au 1er mars 2023.
Pourquoi travailler sur les fonds européens ?
Mon intérêt pour les affaires européennes a toujours été là, puisqu’il m’a été légué par mon environnement familial. J’ai également toujours eu une curiosité pour les fonds européens, qui me vient d’un mélange d’attachement à la diversité des territoires et de goût pour l’économie et les sciences sociales. J’avais une vision très fantasmée de ce métier.
Plus jeune, je m’imaginais sur les routes européennes pour découvrir des projets dans des communes à l’autre bout du continent…
Aujourd’hui j’aime beaucoup mon métier parce qu’il me permet d’intervenir sur un champ très large de politiques publiques très structurantes et très concrètes. J’aime aussi le positionnement assez unique que nous avons au sein de la DGEFP où nous sommes à la fois directement financeurs et garants de la stratégie d’intervention du programme national, et donc de l’effet levier du FSE.