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Insertion
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- 20.01.2022
Le Fonds social européen co-finance Coorace, réseau national de l’économie sociale et solidaire
Financé à 20% par le Fonds social européen (FSE), Coorace accompagne le développement des entreprises d’utilité sociale et territoriale partout en France. A la clé : structuration de projet, innovation et coopération renforcées pour ses adhérents.
Rencontre avec Laurent Pinet, Président du réseau.
Quelles sont les missions de Coorace ?
Laurent Pinet : Coorace regroupe, représente et accompagne près de 600 entreprises d’utilité sociale et territoriale présentes partout en France : associations, coopératives, entreprises porteuses d’actions d’insertion par l’activité économique, groupes économiques solidaires… Nous aidons ces structures adhérentes à trouver des solutions innovantes, collectives et porteuses d’emploi adaptées à leurs enjeux territoriaux. Concrètement, il s’agit d’améliorer leur impact social et territorial via des démarches qualité, d’amélioration continue, de définition du besoin ou d’évaluation d’impact. Cela passe aussi par la structuration des parcours qu’elles proposent aux personnes éloignées de l’emploi, en créant notamment des passerelles vers les métiers en tension comme le BTP, le numérique, l’Hôtellerie-Restauration ou les services à la personne. Enfin, nous soutenons les entreprises adhérentes dans leurs projets de territoire en favorisant l’accompagnement à la création ou à la structuration d’activités.
Quel rôle jouent les financements du Fonds social européen pour le réseau ?
Laurent Pinet : Ces aides sont très importantes : elles financent à hauteur de 20% les effectifs de tête de réseau, qui interviennent auprès des entreprises adhérentes en lien avec les équipes en régions. Les principaux champs d’action de ces intervenants sont l’innovation sociale au service du travail, la montée en compétence des salariés vers un emploi durable et leur participation renforcée dans la vie de l’entreprise. L’accompagnement porte à la fois sur les aspects juridiques, commerciaux, ressources humaines… Un exemple ? Depuis 2019, nous menons un projet phare autour de l’accord d’entreprise et du dialogue social dans les structures adhérentes à Coorace. Il vise à renforcer la participation du salarié en insertion dans la vie de l’entreprises et à mieux faire valoir ses droits. Ce projet au long court a abouti à la création d’un accord type, utilisable par nos entreprises adhérentes, mais aussi à la rédaction d’un guide de négociation des accords collectifs pour harmoniser les droits des salariés. Le projet continue aujourd’hui avec l’accompagnement de 12 entreprises dans la mise en place d’un Comité Social et Économique (CSE) et avec le dépôt d’amendements qui feront, je l’espère, évoluer le dialogue social en France.
Quel bilan tirez-vous de ce partenariat avec le Fonds social européen ?
Laurent Pinet : Créer des projets collectifs prend du temps. Les concevoir, les déployer, les essaimer peut nécessiter 3, 4 ou 5 ans… Ce partenariat avec le Fonds social européen, combiné aux autres sources de financement, nous permet de nous engager sur la durée et de manière cohérente au plus près des adhérents.
Quels sont les prochains défis du réseau ?
Laurent Pinet : D’abord, construire une méthode et des indicateurs précis pour mieux évaluer notre impact. Ensuite, continuer à avancer sur la participation des salariés à la vie de l’entreprise, car renforcer le pouvoir d'agir individuel et collectif est l’un des facteurs de l’épanouissement et de la dignité des personnes. Enfin, poursuivre nos recherches de solutions locales aidant nos adhérents dans leur transition écologique. Répondre à tous ces défis passe notamment par notre implication dans les réseaux européens d’économie sociale et solidaire, comme l’European Network of Social Integration Entreprises (ENSIE) , afin de pouvoir confronter nos modèles d’action.
En savoir plus
Réseau national de l’économie sociale et solidaire, Coorace porte la vision d’un modèle sociétal inclusif et collectif au cœur des territoires. 589 entreprises d’utilité sociale et territoriale ont adhéré au réseau, parmi lesquelles :
- L’association 1000 Services à Salins-les-Bains (Jura)
- L’association intermédiaire A.I.D.E.R. à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche)
- L’entreprises d’insertion Entrain à Pont-Audemer (Eure)
- Le chantier d’insertion Acemus au Poiré-sur-Vie (Vendée)
- Le groupe d'inclusion professionnelle Accès Emploi Services à Saint-Agrève (Ardèche)