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Précarité
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- 03.09.2021
Le FEAD, Fonds européen d'aide aux plus démunis
L’action de l’Union européenne contre la précarité alimentaire au travers du FEAD de 2014 à 2020 va se poursuivre sur 2021-2027 au travers d’un objectif spécifique du FSE + consacré à l’aide alimentaire aux plus démunis.
Le soutien européen à l’aide alimentaire permet en effet de financer des campagnes annuelles d’achat alimentaire pour le compte de quatre grandes associations caritatives.
Petite histoire d’une grande idée
C’est en 1987 que la Commission européenne décide de lutter contre la précarité alimentaire au travers du PEAD, le programme européen d’aide aux plus démunis. Son rôle était de redistribuer les surplus de la production agricole à des associations caritatives. Néanmoins, devant la baisse des surplus agricoles, le PEAD a recouru à des marchés publics pour se fournir en denrées alimentaires. En 2013, une décision de la Cour de justice européenne a considéré que la part de denrées issue de marchés publics était devenue trop importante et ne respectait pas les règles relatives au PEAD. Celui-ci a donc été remplacé en 2014 par le FEAD. Ce fonds est dédié à l’achat de denrées alimentaires pour les plus démunis. Le principe est celui du co-financement de l’Union européenne à hauteur de 85%, et de la France à hauteur de 15%. Les denrées achetées sont distribuées auprès de quatre associations caritatives : Les Restaurants du Cœur ; La Croix-Rouge française ; le Secours populaire français ; la Fédération française des banques alimentaires. Elles ont été choisies car « leur présence sur l’ensemble du territoire leur permet de servir le plus grand nombre de bénéficiaires. Elles ont également le niveau de professionnalisation requis par les fonds européens », comme le rappelle Pierre Madelin, Chef du Pôle « Soutien européen à l’aide alimentaire » à la direction générale de la cohésion sociale (DGCS, ministère des Solidarités et de la Santé). Ces associations distribuent donc les denrées alimentaires gratuitement aux bénéficiaires. Le FEAD organise par ailleurs un suivi pour vérifier la réalité des livraisons au sein des entrepôts des associations. En France, le soutien du FEAD constitue l’un des piliers de la lutte contre la précarité alimentaire. Cette aide offre, de plus, « une porte d’entrée vers davantage d’accompagnement des publics précaires », précise Pierre Madelin.
En France, 90 millions d’euros sont consacrés à l’achat annuel d’une trentaine de denrées différentes.
L’évolution du FEAD au sein du FSE+
Le programme « aide alimentaire » du FSE + » poursuivra les missions du FEAD tout en recherchant, toujours, des pistes d’améliorations comme la nécessaire qualité des denrées, l’amélioration du dispositif logistique, ainsi que la simplification et l’accélération des remboursements de la Commission européenne.
Un effort spécifique sera consacré au renforcement des mesures d’accompagnement mises en œuvre par les associations, avec l’idée que l’aide alimentaire est une porte d’entrée pour conseiller et orienter les publics accueillis dans leur parcours d’insertion sociale. A titre d’illustration, ces mesures d’accompagnement peuvent porter sur des ateliers cuisine, des conseils en nutrition, des cours de langue française ou de l’orientation professionnelle.
Les maillons d’une chaîne de solidarité
Les acteurs impliqués dans le programme FEAD sont la DGCS qui en assure le pilotage national, l’établissement public France Agrimer chargé de passer les marchés publics et de contrôler le respect des règles relatives à la livraison des denrées. Au niveau européen, le fonds est suivi par la Direction générale Emploi, Affaires sociales et Inclusion, l’une des directions de la Commission européenne.