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Handicap
- Bourgogne-Franche-Comté
- 15.11.2021
Limousin : un dispositif pour les bénéficiaires du RSA en situation de handicap
Cofinancé par le Fonds social européen (FSE), le dispositif propose un accompagnement renforcé vers l’emploi pour 285 bénéficiaires du RSA en situation de handicap. Le projet a commencé le 1er janvier 2020 et s’achèvera le 31 décembre.
Rencontre avec Marie-Hélène Barataud, directrice de l’action RSA TH des PEP 19.
En quoi consiste votre projet de sortie du dispositif RSA ?
Marie-Hélène Barataud : Il concerne un accompagnement socioprofessionnel des bénéficiaires du RSA en situation de handicap reconnu. Sa plus -value repose sur la mise à disposition de deux conseillères en insertion professionnelle, spécialisées dans le domaine du handicap et qui maillent le territoire de la Corrèze pour soutenir cette population. Elles apportent leur connaissance des outils de droit commun, ce qui les amène, par exemple, à mobiliser les outils de Pôle Emploi, de la Mission Locale, du programme territorial d’insertion du département. Ces conseillères maîtrisent également le droit spécifique en lien avec la déficience et le handicap, comme le recours aux aides de l’Agefiph. Chaque personne est accompagnée individuellement par une référente unique, de bout en bout. Celle-ci évalue son employabilité restante pour l’aider à retrouver une place sur le marché du travail. Nous suivons des personnes très dégradées sur le plan social et de la santé, ainsi qu’au niveau de l’estime de soi. Nous essayons de remettre les bases, en faisant le lien avec les soins si nécessaire et en allant chercher le « juste droit » à la compensation du handicap lorsque le retour à l’emploi n’est pas possible (pension d’invalidité, allocation adulte handicapé, ...). Nous aidons ce public à renouer avec la confiance et à se sentir mieux armé pour faire face à une situation d’immersion professionnelle, d’entrée en formation de remise à niveau ou qualifiante. En bref, alors que jusqu’à présent, les participants au projet étaient suivis par des acteurs différents, ils bénéficient d’un suivi personnalisé, destiné à dynamiser leur parcours d’insertion sociale et professionnelle et à trouver des solutions adaptées. Ce dispositif complète d’autres actions menées sur le territoire, dans le cadre de ce qu’on pourrait appeler un « service public à l’insertion ».
Comment le FSE soutient-il ce projet ?
Marie-Hélène Barataud : Le coût global de l’opération sur 2 ans est de 229 202,43 euros. Le FSE y participe à hauteur de 48,95% avec un financement de 112 202,43 euros. Le solde est fourni par le Conseil départemental de Corrèze.
Je tiens à souligner que c’est grâce au FSE que nous avons pu mobiliser une seconde conseillère. Plus globalement, sans son aide, notre action n’aurait pas la même envergure qu’aujourd’hui. La contribution du FSE a permis en effet, d’augmenter le nombre de parcours accompagnés.
Quel est le bilan intermédiaire ?
Marie-Hélène Barataud : Nous avons déposé ce bilan intermédiaire le 27 avril 2021. Il fait état de 246 participants intégrés dont 106 femmes et 140 hommes. Je pense que nous dépasserons notre objectif avec plus de 285 participants au final.
Le bilan souligne également les points suivants : 128 mises en situation (objectif dépassé), 46 entrées en formation et 11 accès au juste droit.
Je précise que les mises en situation regroupent l’immersion et l’entrée en emploi, quelle que soit la durée. Pour notre public, c’est l’indicateur moteur. Il leur permet de comprendre que, malgré leur situation de santé ou d’éloignement de l’emploi, ils ont des compétences qu’ils sont capables d’investir. Pour l’entreprise, c’est un moyen d’évaluer une personne sans s’engager tout de suite sur un lien contractuel. Quant à l’accès au juste droit, qui consiste à quitter le dispositif RSA pour obtenir une allocation adulte handicapé (AAH) ou une pension d’invalidité, nous aurons du mal à remplir nos objectifs pour une raison simple : les critères d’accès à l’AAH se sont durcis, ce qui explique que certaines demandes n’aboutissent pas alors que le handicap entraine une restriction substantielle d’accès à l’emploi.
Témoignage de Jeanne, bénéficiaire du dispositif d'accompagnement renforcé
Depuis quand bénéficiez-vous du dispositif d’accompagnement renforcé ?
Depuis 4 ans, j’étais déjà suivie sur une précédente action. J’ai été orientée par mon assistante sociale de secteur qui m’a accompagné sur la demande de reconnaissance de travailleur handicapé en lien avec mes difficultés de santé et d’insertion.
Quels sont les atouts de ce dispositif ?
Un accompagnement individualisé socio professionnel ; un interlocuteur unique sur la contractualisation au RSA et l’accompagnement vers l’insertion ; une vraie écoute et une aide dans le besoin de cheminement pour analyser les limitations du handicap mais aussi les atouts et la recherche de l’environnement de travail qui va convenir ; un contact direct toujours disponible.
Comment a-t-il impacté votre situation ?
J’ai réalisé des prestations spécifiques handicap qui m’ont permis de mieux me connaître et d’avoir une vision plus claire du retentissement du handicap et de l’environnement de travail à rechercher. J’ai réalisé des immersions professionnelles en ESAT après avoir tenté en milieu ordinaire et aujourd’hui j’ai obtenu l’accord pour y travailler.
Quel bilan en faites-vous ?
Un bilan positif. Sans l’aide de ma conseillère spécialisée, je n’aurai pas eu l’énergie de m’adresser à de nouveaux interlocuteurs pour répondre à mes besoins.