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Insertion
- Ile-de-France
- 18.01.2022
Le FSE soutient et pérennise des chantiers d’insertion d’Equalis
Spécialiste de la lutte contre l’exclusion des personnes éloignées de l’emploi, l’association Equalis les forme et les intègre par le travail. Cofinancés par le Fonds social européen (FSE), ses chantiers d’insertion par l’activité économique, situés dans les Yvelines, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne visent une utilité aux plans local et environnemental.
Panorama d’une association résolument citoyenne avec Rachid Ouarti, directeur du pôle d’insertion par l’activité économique et la formation.
Parmi vos chantiers d’insertion, lesquels sont soutenus et financés depuis leur création par le FSE ?
Rachid Ouarti : Nous en comptons dix, à savoir cinq jardins, une recyclerie, trois boutiques couture et un chantier bâtiment. Le FSE nous permet d’équilibrer notre budget car nous ne sommes pas à 100% dans le champ marchand. Equalis appartient à la filière de l’économie sociale et solidaire (ESS) avec la particularité de promouvoir l’insertion par l’activité économique. L’État finance nos activités, mais nous sommes dépendants d’un complément fourni par les collectivités et bien entendu le FSE. Celui-ci nous aide notamment à renforcer notre encadrement, nos formations et la mise à l’emploi de nos publics. Cela équivaut environ à 500 000 euros par an, soit 30% de notre budget total.
Quelles actions sont ainsi soutenues ?
Rachid Ouarti : essentiellement celles du pôle que je dirige. Nous accompagnons des personnes en grande difficulté, nous leur proposons des formations et des activités économiques, le plus souvent sous forme d’emplois solidaires avec une forme d’utilité sociale. Nous nous sommes professionnalisés dans des secteurs où nous pouvons avoir un impact local. Nous avons aussi l’ambition d’agir sur un plan environnemental à travers des filières telles que des productions agricoles locales en milieu urbain, visant à promouvoir les circuits courts. Nous nous sommes spécialisés peu à peu dans la production de légumes que nous vendons sous forme de paniers et, plus récemment, au sein de petites boutiques.
Qui compose le public que vous formez ?
Rachid Ouarti : Sachant qu’Equalis a été créé fin 2020 en tant qu’union de deux associations financées par des fonds européens - ACR née en 1978 et Rose des vents, fondée en 1993 -, nous avons acquis une expertise de longue date sur la lutte contre l’exclusion. Les deux associations précitées avaient quasiment les mêmes missions, celle d’accompagner et de former des personnes en difficulté et de leur proposer des structures d’hébergement d’urgence. Elles géraient le numéro 115, la première dans les Yvelines et la seconde, en Seine-et-Marne. En toute logique, Equalis suit le même chemin en s’adressant à des personnes éloignées de l’emploi depuis a minima un an. Elles ont perdu confiance en elles, ce qui se traduit par un manque d’estime de soi. Elles ont besoin de renouer un lien avec les autres et les circuits économiques. La formation et le sentiment d’utilité ressenti en servant les causes portées par nos chantiers leur redonnent envie de se projeter et de s’insérer dans la société.
Quelles sont les nouveautés à souligner au cours de cette dernière année ?
Rachid Ouarti : Depuis le tournage de la vidéo sur le jardin maraîcher bio de Conflans et le potager fruitier de la Roche-Guyon, nous avons expérimenté une action de boutiques de couture en chantiers éphémères. Les collectivités, via les PLIE (plans locaux d’insertion par l’activité) ont souhaité les prolonger au vu de leur plus-value, sur un autre créneau que celui initial de la production de masques. À cet effet, le FSE s’est révélé un acteur incontournable pour la pérennisation et le développement de cette activité. Nous avons décidé de lutter contre le gaspillage du textile en récupérant du tissu, en fabriquant des vêtements puis en les vendant. Nous travaillons pour des créateurs qui nous transmettent leurs prototypes à réaliser, mais aussi pour des crèches ou des collectivités. De plus en plus d’artistes souhaitant créer des lignes de vêtements s’adressent à nous. Nous avons donc mis en place quatre nouvelles boutiques de récupération de textile et de surcyclage* en 2021, à Cergy, Argenteuil, Sarcelles et Conflans Sainte-Honorine, toutes soutenues par le FSE.
Quels sont vos objectifs de développement à court terme ?
Rachid Ouarti : Concernant l’alimentation, nous aimerions travailler sur des réseaux de distribution diversifiés, en y incluant des épiceries et des camions solidaires itinérants. C’est aussi une façon de se rapprocher d’un public qui ne peut se déplacer pour venir chercher ses légumes sur le lieu de production. La crise Covid a d’ailleurs mis en exergue le nombre croissant de personnes souhaitant privilégier une alimentation locale et des sources d’approvisionnement variées. Nous pourrions, en plus des légumes, proposer des produits bios et locaux. Nous avons d’ailleurs décidé de valoriser les producteurs à l’échelle d’un territoire en allant à leur rencontre puis en commercialisant leurs produits. Ces tâches d’achat, revente et logistique sont confiées aux personnes en insertion que nous formons.
*Le surcyclage est l'action de récupérer des matériaux ou des produits dont on n'a plus l'usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d'utilité supérieure. Il s'agit donc d'un recyclage « par le haut ».
En savoir plus
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l'association Equalis.