- Interview
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Handicap
- Bretagne
- 02.12.2022
Le FSE s’engage pour l’emploi des personnes en situation de handicap avec CAP JEUNE
Lancé en février 2020, le dispositif CAP JEUNE est porté par l’ADIPH 35 (Association Départementale pour l'Insertion des Personnes Handicapées en Ille-et-Vilaine) et la mission locale de Rennes. Il est majoritairement financé par le FSE depuis sa création. Ce dispositif accompagne les jeunes de 16 à 29 ans atteints de handicap vers, et dans l’emploi, grâce à l’interconnaissance et l’échange de bonnes pratiques entre les deux structures. Après deux ans d’expérimentation, l’heure est au bilan.
Rencontre avec Renaud ROLAND, directeur de l’ADIPH 35, et Céline POUPELIN, coordinatrice de CAP JEUNE.
En quoi consiste le dispositif CAP JEUNE ?
Céline POUPELIN : À l’origine, CAP JEUNE c’est un projet porté par l’ADIPH 35, en partenariat avec la mission locale de Rennes, We Ker. Ce dispositif est né d’une volonté partagée des deux réseaux de renforcer la prise en compte de la dimension santé et handicap des jeunes accueillis à la mission locale. L’objectif du partenariat est de permettre aux jeunes d’avoir accès à des offres de services spécifiques (santé, logement, mobilité), tout en apportant l’expertise de l'ADIPH 35 en matière d’insertion des personnes en situation de handicap. Notre ambition est de favoriser la sécurisation de parcours, et c’est pour cela que nous parlons de tremplin vers l’emploi.
Renaud ROLAND : L’idée principale c’est vraiment celle du guichet unique de proximité qui permet une offre de service intégrée dans les missions locales. Quand un jeune entre dans le dispositif, nos conseillers, qui ont une expertise en matière d’insertion de personnes en situation de handicap, les aident dans toutes leurs démarches au niveau professionnel et personnel.
Le FSE soutient ce dispositif depuis son lancement en février 2020, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Renaud ROLAND : Le FSE est la source de financement majoritaire de notre dispositif, en participant à hauteur de 60% du coût total du dispositif. Cette année nous avons obtenu des financements complémentaires, de la part notamment du Pôle Emploi Bretagne, de l’ARS (Agence régionale de santé) et de la Fondation EDF. Mais il est clair que sans le FSE nous n’existerions pas ! Et ce soutien nous a permis de tout faire. Nous avons recruté des collaborateurs qui accompagnent les jeunes dans les missions locales, nous avons développé des actions partenariales, mené des actions de sensibilisation dans les entreprises, dans des organismes de formation, et auprès des jeunes directement. Nous sommes très heureux et reconnaissants de pouvoir compter sur ces financements européens.
En ce qui concerne l’accompagnement, combien de jeunes ont bénéficié du dispositif en 2022 ?
Céline POUPELIN : Chaque année, nous accompagnons un peu plus de jeunes grâce à ce financement. Nous avions accompagné 84 jeunes en 2020, 115 en 2021, et cette année ce sont 220 jeunes qui ont bénéficié du dispositif. D’ici la fin de l’année 2022, notre objectif est d’atteindre les 250 jeunes accompagnés.
Renaud ROLAND : Au fil des années, on se rend compte que les besoins sont très importants. Donc l’enjeu du dispositif ce n’est pas forcément d’accompagner tous les jeunes vers l’emploi, mais également d’accompagner les partenaires dans le développement de leurs compétences sur la question du handicap, et de mettre en relation les jeunes avec d’autres opérateurs qui seront en mesure de répondre à leurs besoins.
Céline POUPELIN : Et on peut également ajouter une cinquantaine de jeunes qui sont aidés et accompagnés grâce à des permanences que nous faisons dans les missions locales. Ils ne sont pas tous entrés dans le dispositif, mais ont profité de l’expertise des conseillers. Et ça concourt à l’inclusion. Car l’inclusion ça n’est pas uniquement mettre un jeune dans un dispositif, c’est aussi pouvoir faire le point avec lui et son entourage sur tout ce qui peut lui être proposé, et lui permettre ensuite d’avoir accès à ses droits.
CAP JEUNE a d’abord été lancé avec la mission locale de Rennes en 2021, puis étendue à celle de Saint Malo en 2021. En 2022, qu’en est-il ?
Renaud ROLAND : En 2022 nous avons élargi notre présence aux missions locales de Redon, Vitré et de Fougères. Désormais, nous couvrons les cinq bassins d’emploi du département de l’Ille-et-Vilaine. Mais nous ne nous arrêtons pas en si bon chemin ! En 2023, un dispositif CAP JEUNE va voir le jour dans le Finistère, à la mission locale de Brest. Nous ne sommes pas encore présents dans toute la région, mais Brest est un bassin d’emploi très important, c’est un grand territoire. Nous sommes certains que cette présence va être utile, et appréciée. Ensuite, les enjeux de 2023 sont aussi de renforcer les liens avec les acteurs de la santé (IME, IMPro, ULIS, etc.), du médico-social et de développer l’alternance pour les jeunes.
Quelles sont aujourd’hui les perspectives d’évolution de CAP JEUNE ?
Céline POUPELIN : J’espère que nous allons poursuivre notre mission le plus longtemps possible. Grâce au FSE, nous pourrons pérenniser le dispositif, et nous travaillerons sur des visions à moyen et long terme. Plus nous gagnerons en visibilité, plus ce sera simple pour nous de sécuriser les parcours.
Renaud ROLAND : Ce dispositif a le mérite de simplifier les démarches des jeunes qui ont des problèmes de santé, parfois lourds, grâce à des personnes formées. Ce que nous avons mis en place est à mon sens très vertueux, et ça met la question du handicap, et de l’insertion de ces jeunes atteints de handicap, au cœur des politiques publiques. Nous devons continuer dans ce sens, renforcer nos liens avec les partenaires existants, et d’autres partenaires potentiels. Evidemment, nous comptons sur le FSE pour nous permettre cela.
Pouvez-vous nous parler des derniers événements organisés par ADIPH 35 ?
Renaud ROLAND : Nous avons mené 21 actions lors de la semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées, du 14 au 20 novembre dernier. Nous avons organisé des rencontres entre des personnes atteintes de handicap, jeunes et moins jeunes, avec des entreprises. À Rennes par exemple a eu lieu la première édition des “Rencontres pour l’Emploi” au sein des locaux de l’ADIPH 35. Nous avons reçu 110 personnes en situation de handicap, ainsi que 11 entreprises. Nous avons mis en place pour l’occasion des entretiens de recrutement, des ateliers pour travailler sur la confiance en soi, des conseillers étaient présents pour répondre à toute sorte de questions. C’était une très belle journée dont nous allons faire le bilan prochainement.
Enfin il y a également une action mise en place pour CAP JEUNE, il s’agit d’une forme de parrainage. Nous avons fait se rencontrer des jeunes en situation de handicap et des représentants d’entreprises. L’objectif est que chaque jeune soit accompagné pendant trois mois par un parrain pour les guider, les conseiller, et les soutenir dans leur démarche.