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  • 13.09.2021

Ruralité : où en est la mobilité des femmes ?

A l’occasion de la table-ronde sur la mobilité des femmes en milieu rural, organisée par la délégation aux droits des femmes du Sénat en juin 2021, le FSE Mag vous propose un focus sur un sujet proche des engagements du Fonds social européen. Levier financier de taille, le FSE soutient l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, notamment en cofinançant des actions pour favoriser l’insertion professionnelle et sociale des femmes. Entre 2014 et 2019, plus d’un million de femmes ont ainsi été accompagnées par le Fonds Social Européen.

En zone rurale, les femmes subissent des entraves à la mobilité qui compliquent leur accès à l’emploi, aux offres de soin, aux modes de garde des enfants, aux associations et aux offres de loisirs. Annick Billon, la présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes au Sénat, est partie de ce constat pour lancer une table-ronde fin juin.

Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’un travail plus large sur le thème des femmes et de la ruralité et dont les conclusions seront publiées le 15 octobre 2021, à l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales. Le rapport veut traiter de tous les enjeux que rencontrent les femmes en zones rurales : orientation scolaire, entrepreneuriat, lutte contre les violences.

Concrètement, les femmes rencontrent des freins géographiques, sociologiques et économiques à la mobilité. Prenons l’exemple de la voiture : en zone rurale, 80% des déplacements se font en automobile. Pourtant, les femmes ne sont que 80% à détenir le permis de conduire, contre 90% des hommes. Ce permis est un sésame pour trouver du travail en zone rurale. Mais les stéréotypes de genre négatifs,  les obstacles financiers au passage du permis et à l’achat d’un véhicule pénalisent les femmes en zone rurale.

Les territoires ruraux sont par définition moins centraux que les villes, avec un moins bon accès aux infrastructures publiques (transports en commun, établissements de santé et d’éducation, etc.). La crise sanitaire a renforcé cette « insularité » et accru l’isolement des femmes, les poussant parfois à se surinvestir dans leur foyer au détriment d’un emploi rémunéré. Ce manque d’autonomie géographique s’associe parfois à des difficultés économiques et administratives. Pour répondre à ces problèmes, les CIDFF (Centres d’information sur les droits des femmes et des familles), dont 403 lieux de permanence sont installés dans des territoires ruraux, ont mis en place deux actions.

La première initiative est « En voiture Nina et Simone », un point d’écoute itinérant qui prend depuis février 2021 le relai sur un dispositif de lutte contre les violences faites aux femmes mis en place en juillet 2020, “Nina et Simone”. Une camionnette jaune se déplace de village en village pour écouter et apporter un soutien gratuit et confidentiel sur des questions de violence, isolement, droits et égalité hommes-femmes.

La deuxième action est celle des Maisons digitales de la Fondation Orange pour l’éducation et l’autonomie numérique des femmes.