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44% des bénéficiaires de minima sociaux souhaiteraient changer de logement

44% des bénéficiaires de minima sociaux et de la prime d'activité souhaiteraient changer de logement. Ce constat est rapporté par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude parue en janvier.

Dans un contexte où les confinements mettent plus que jamais en avant l’importance du « bien se loger », la Drees publie dans sa collection "Dossiers de la Drees", une étude portant sur ces 7 millions d’habitants que représentent les bénéficiaires de minima sociaux et de la prime d’activité en France, particulièrement en difficulté quant à leurs conditions de logement. L'enquête a été réalisée auprès de 12 180 bénéficiaires de minima sociaux en France fin 2018 et début 2019. 

Après une analyse de la situation de logement des bénéficiaires (statut d’occupation, accès à un logement ordinaire, hébergement par des proches, etc...), l’étude se penche sur les conditions de logement. Elle éclaire l’insatisfaction des bénéficiaires et leur désir de déménager.

 

22% des bénéficiaires de minima sociaux ne disposent pas de leur propre logement

Les résultats montrent que 22% des bénéficiaires des minima sociaux et de la prime d'activité ne disposent pas d'un « logement ordinaire autonome », contre 3% en population générale. Un logement ordinaire autonome s'entend par opposition à un logement offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées, couvents, prisons...). De plus, sur ces 22%, 17% sont logés par un tiers ou hébergés par un proche.

7millions
13%
44%

Des conditions plus difficiles que la moyenne de la population

La Drees souligne que quel que soit l’indicateur utilisé, les bénéficiaires de minima garantis (c’est-à-dire de minima sociaux ou de la prime d’activité) sont confrontés à des conditions de logement sensiblement plus difficiles que la moyenne de la population. Ils sont par exemple trois fois plus touchés par l’absence de l’ensemble du confort sanitaire de base (WC intérieur, salle d’eau ou de bain, eau chaude courante) et de chauffage central. Autre chiffre : 44% des bénéficiaires de revenus minima garantis vivent dans un logement avec au moins un défaut de qualité du logement (infiltrations ou inondations, problèmes d’évacuation des eaux, installation de chauffage insuffisante et remontées d’odeurs fréquentes, etc...). Les conditions de logement ont été étudiées selon trois approches ici : une approche de la qualité objective et intrinsèque du logement, une approche de l’adéquation entre la composition du ménage et la taille du logement (surpeuplement), et une approche par le ressenti sur l’environnement extérieur du logement (bruits, délinquance, pollution et accessibilité).

 

Pour lire ou télécharger l’étude, cliquez ici.

La Drees : un service statistique ministériel

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) est une direction de l’administration centrale des ministères sanitaires et sociaux. Elle agit sous la tutelle du Ministère des Solidarités et de la Santé, du Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. Mise en place par le décret du 30 novembre 1998, la Drees a pour mission prioritaire de doter ses ministères de tutelle, les services déconcentrés ainsi que les établissements, organismes et agences gravitant dans leur orbite, d’une meilleure capacité d’observation, d’expertise et d’évaluation sur leur action et leur environnement. En tant que service statistique public, sa vocation est également de fournir aux décideurs publics, aux citoyens, et aux responsables économiques et sociaux des informations fiables et des analyses sur les populations et les politiques sanitaires et sociales.