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OZANGE.net offre un tremplin à des personnes éloignées de l’emploi
- Hauts-de-France
OZANGE.net offre un tremplin à des personnes éloignées de l’emploi
Depuis 35 ans, le groupe Économique et Solidaire (GES) Ménage Service se mobilise pour l’insertion par l’activité économique (IAE) et le recrutement de personnes en situation d’exclusion ou éloignées de l’emploi. Sous la marque OZANGE.net, les métiers proposés, dans les secteurs du ménage, du nettoyage, d’aide à la personne, du repassage et récemment de la couture, leur offrent un tremplin vers un potentiel recrutement. Ils répondent également à des besoins non couverts de l’agglomération amiénoise. Le soutien du FSE permet l’accompagnement socio-professionnel des salariés. Rencontre avec la directrice du GES, Sabine Verhaegen.
Dans quel contexte est né le GES Ménage Service ?
Sabine Verhaegen : Il a été créé en 1985 à partir d’un constat : d’une part, les Amiénois et Amiénoises ne trouvaient pas de réponse à leurs demandes de prestations d’aide à la personne, de ménage, … Et d’autre part, des personnes accueillies en centres d’hébergement et de réhabilitation sociale (CHRS) rencontraient de nombreuses difficultés pour trouver du travail et accéder à un logement. Le GES est né de l’interface entre ces deux besoins.
Comment s’est concrétisée sa création ?
Nous avons lancé un important plan de formation des personnes hébergées ainsi qu’une campagne de communication auprès des habitants, deux innovations pour l’époque. En 1991, nous avons bénéficié d’un effet levier dû à la création, par Pierre Bérégovoy alors ministre du Travail, de la création des structures d’insertion par l’activité économique (IAE). Nous avons ainsi obtenu un agrément et un financement.
Quid de la marque OZANGE.net ?
Elle est née voici trois ans, lorsque nous avons rassemblé les activités de nos trois associations : Ménage Service particuliers, Ménage service, Ménage service professionnels. Aujourd’hui, trente salariés répartis en différentes équipes (commerciale, RH, planification, administrative et financière, encadrement), sont à la manœuvre pour faire vivre cette marque.
Quels sont vos principaux enjeux ?
Nous proposons une étape positive vers le retour à l’emploi pérenne de personnes qui en sont exclues. La Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) nous conventionne pour recruter des candidats éloignés de l’emploi, sans formation, bénéficiaires du RSA… Nous les salarions durant deux ans au bout desquels ils sont qualifiés et prennent confiance en eux.
Quel est le bilan de cette démarche ?
Nous recrutons en moyenne 250 personnes par an. À l’instant T, c’est-à-dire lorsqu’elles quittent notre structure, nous constatons 60% de sortie positive, donc vers une formation qualifiante ou un emploi. En outre, les transformations personnelles sont si flagrantes qu’elles font partie des résultats attendus. L’insertion se fait dans le travail, par le travail et pour le travail.
De quels moyens disposez vous ?
Notre premier financeur est l’État via la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS). Les autres sont le Conseil départemental de la Somme, la Ville,… Pour des actions spécifiques nous nous adressons au Conseil régional Hauts de France, à des fondations, à la métropole et bien entendu, au FSE, comme ce fut le cas pour le Kiosque à couture.
Pourquoi avoir créé ce Kiosque à couture ?
Au sein de notre atelier repassage, certains clients nous sollicitaient pour de petits travaux de couture. Plusieurs salariées avaient ce type de compétences ou souhaitaient les acquérir. Nous avons réuni ces deux besoins en lançant une formation à la fin de l’année 2020, puis avons recruté 8 personnes à mi-temps. Elles disposent d’un grand atelier, de machines à coudre familiales et de matériel professionnel, de brodeuses, de surjeteuses, etc.
Qui sont vos clients ?
Ils sont privés et professionnels. Amiens dispose de peu de retoucheries ou de couturières. C’est d’autant plus étonnant que le bassin amiénois était autrefois célèbre pour son activité textile. Nous avons d’ailleurs initié avec réussite une grande opération de récupération de tissus (la chasse aux tissus dormants), et avons offert à chaque personne, une pochette créée avec les tissus offerts.
Quelles prestations proposez-vous ?
Des retouches, de la confection à la demande pour des rideaux, des coussins, du linge de table ou autre. Nous proposons aussi ‘’Les collections du kiosque’’, des créations originales comme une collection de vêtements d’enfants avec le bleu Waide, typique de l’histoire du textile amiénois et le jaune issu de la plante Isatis Pictoria. Nous créons des sacs de plage, des trousses de toilette, des nœuds papillon… Et ce, grâce à nos encadrantes, couturières de formation.
Quels sont les autres impacts du Kiosque à couture ?
Les clients aiment se promener dans l’atelier, prendre le temps, dialoguer avec nos salariées. Le textile favorise les paroles, invite aux confidences. Nous avons d’ailleurs le projet d’ouvrir un bar à couture ‘’ Les rencontres du Kiosque’’ pour apprendre ou transmettre des connaissances en la matière. Par ailleurs, nous formons nos salariées pour qu’elles obtiennent un titre professionnel et nous leur proposons des périodes d’immersion en entreprise.
Comment le FSE intervient-il ?
Le FSE finance l’accompagnement socio-professionnel des salariés pour l’activité Repasserie et le Kiosque à couture. Symboliquement, nos salariés et nous sommes fiers d’être soutenus par une structure européenne. Cela nous conforte dans notre mobilisation pour les accompagner vers un emploi pérenne, proposant ainsi une solution sur des métiers en tension.
L’insertion se fait dans le travail, par le travail et pour le travail.