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Découvrez « Métiers pour elles », le concours qui casse les codes

Finis les métiers réservés aux hommes et aux femmes ! En cette semaine spéciale sur notre site, à la suite de la journée internationale des droits des femmes, nous vous parlons du concours mis en place par l’AFPA pour casser les codes et les préjugés. Nous avons rencontré Pascale Gérard, Directrice de l’innovation sociale à la Direction générale de l’AFPA, qui nous raconte les détails et les enjeux des Trophées AFPA « Métiers pour ELLES ». Rencontre.

Qu’est ce le concours « Métiers pour elles » et comment a-t-il été mis en place ?

Pascale Gérard : "Dans le cadre de nos missions de service public, nous travaillons sur la double mixité et à l’accès égal, des femmes et des hommes, à des métiers traditionnellement occupés par un seul genre.  Dans les faits, nous nous concentrons sur les métiers dits « masculins ». En effet, sur les 113 000 personnes formées à l’AFPA chaque année, 39 % sont des femmes, majoritairement dans le tertiaire. Dans le bâtiment en revanche, nous avions constaté 9 % de femmes en 2013 contre 7 % aujourd’hui. C’est là que nous devons agir.

Pour lancer les trophées "Métiers pour elles", nous sommes partis d’un constat : les femmes sont plus touchées par les crises en général. Les difficultés d’emploi accentuées par la pandémie nous ont ainsi incités à mettre en place un concours national pour valoriser les parcours de femmes sur des métiers dits traditionnellement « masculins ».

Nous avons donc mis en place un groupe projet de 10 personnes, avec notamment nos référents mixité des régions, réalisé un questionnaire pour lancer un appel à candidature fin décembre 2020 sur leur parcours, l’accompagnement, les freins rencontrés… Nous avons sélectionné ensuite un jury de haut vol avec des parcours très divers : Claude ATCHER - Directeur du comité d’organisation de la Coupe du monde de rugby à XV 2023, Myriam EL KHOMRI - Ancienne Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Florence POIVEY - Présidente de la Fondation du Conservatoire National des Arts et Métiers ou encore Clémence ÈME - Judoka, membre de l’Equipe de France jeune senior.

Et nous avons finalement été dépassés par notre succès ! Nous avons reçu 190 candidatures entre fin décembre 2020 et fin janvier 2021.

 

Le concours est désormais clos. Quels sont les profils des lauréates de cette première édition ?

Au total, le jury a décerné 7 trophées à des lauréates de 28 à 53 ans : les six initialement créés pour le concours ainsi qu’une « Mention Univers’elle » en plus. Cette mention a récompensé Marine, une femme de 31 ans, devenue conductrice poids-lourds qui avait joint à sa candidature sa première marche arrière avec un 44 tonnes ! (Découvrez les 6 trophées dans l'encadré ci-dessous).

Pour participer et avoir la chance d’être sélectionnées, pouvaient postuler des personnes sur des formations où nous avons moins de 30 % de femmes. Par exemple : ouvrière du paysage, tailleuse de pierre, cheffe d’équipe gros œuvre, dessinatrice projeteur en béton armé, menuisière, horlogère, mécanicienne automobile…

Toutes ont des parcours qui nous ont bluffé ! La lauréate du trophée « Profession’Elle », Harmonie, 33 ans, avait débuté son parcours avec un BEP carrière sanitaire et social, avant de rejoindre un service de psychiatrie de haute sécurité où elle a découvert le métier d’agent de sécurité et de sûreté privée. Il n’y a que 2,1 % de femmes actuellement sur cette formation !

La lauréate du trophée « Sensation’Elle », Lisa, 33 ans, est quant à elle diplômée d’un Master 2 mais veut se réorienter vers un métier manuel malgré les remarques de sa famille « toutes ces études pour rien ! ». Elle a réussi à faire preuve d’indépendance et fait son propre choix en devenant agent d’entretien du bâtiment, un métier sur lequel il n’ y a que 4,8 % de femmes.

Cette première édition a été une véritable réussite. A la remise des prix du 8 mars, les lauréates et les membres du jury se sont rencontrées, dans le respect des gestes barrières bien sûr !

 

Comment un tel concours peut-il participer à casser les codes et les préjugés ?

À la lecture de leur dossier, nous avons compris que ces femmes avaient bravé des interdits familiaux, fait face à des difficultés pour rejoindre un métier traditionnellement dit masculin. Elles font véritablement bouger les lignes à leur manière, autant vis-à-vis des formateurs, du rapport hommes/femmes dans leur groupe de formation que sur la répartition des tâches ménagères. Elles bousculent les codes et des employeurs se mettent désormais à embaucher des femmes.

Le fait de les mettre en lumière, c’est, certes, récompenser des parcours incroyables mais pour nous, en tant que service public, cela a également une fonction d’exemplarité. Nous avons besoin d’ambassadrices dans les Missions Locales, les services de Pôle emploi etc. pour permettre de montrer à d’autres femmes ce qu’elles sont parvenues à accomplir.

C’est important de continuer à casser les stéréotypes et les préjugés, de démontrer à des congénères futures que c’est possible ! Nous avons décidé de poursuivre ce concours l’année prochaine et même de le jumeler avec un concours de marraines.

Des femmes sorties de l’AFPA avec parcours de réussite seraient des marraines idéales pour les lauréates."

 

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Les 6 prix du concours "Métiers pour elles"
 

Le trophée « Sensation’Elle » récompense une femme « bien dans ses baskets » et dans sa formation ;

Le trophée « Passion’elle » récompense une femme qui sait ce qu’elle veut, s’y tient et ne lâche rien ;

Le trophée « Pluri’Elle » récompense une reconversion réussie qui a permis à une femme de se découvrir et de trouver sa voie ;

Le trophée « Essenti’Elle » récompense une femme qui a confiance en elle et qui est devenue indispensable au groupe ;

Le trophée « Profession’Elle» récompense une femme au grand potentiel professionnel qui brille par ses réalisations et son investissement ;

Le trophée « Exception’Elle » récompense une femme pionnière, qui ouvre la voie dans un métier où la place des femmes est particulièrement rare.

 

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