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Découvrez l’initiative « L’égalité femme-homme en entreprise : un parcours en 3 étapes »

Lancée en 2019 par le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles de la Haute-Loire (CIDFF), l’opération « L’égalité femme-homme en entreprise : un parcours en 3 étapes » propose d’ouvrir le débat sur l’égalité et la mixité dans les entreprises du département. Élodie Arsac, Directrice CIDFF de la Haute-Loire et sa présidente, Arlette Arnaud-Landau, ont répondu à nos questions.

Qu’est ce l’opération « L’égalité femme-homme en entreprise : un parcours en 3 étapes » et comment a-t-elle été mise en place ?

Élodie Arsac : "Dans notre travail au CDIFF nous intervenons régulièrement pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes. Et ce dans plusieurs domaines, notamment dans l’éducation sur l’égalité, sur la mixité des métiers, la déconstruction des stéréotypes. Il nous a paru évident de mettre à profit cette expertise au service des entreprises de notre département. Nous avons construit un projet adapté au territoire et choisi de nous adresser à toutes les entreprises et collectivités et de cibler l’ensemble des salariés. Nous comptons 130 entreprises de plus de 50 salariés, beaucoup d’entreprises de 10 à 49 salariés avec un secteur dominant, celui de l’industrie. 

Nous avons commencé par lancer un diagnostic et il en est ressorti qu’il y avait un sujet primordial : celui de la sensibilisation. Globalement, les personnes avaient conscience que l’égalité était quelque chose d’important mais l’application réelle de ce principe n’était pas au rendez-vous. Notre projet d’accompagnement a été conçu en plusieurs étapes : une première démarche pour susciter l’intérêt, la curiosité, les échanges au sein de l’entreprise pour ensuite ouvrir à de la sensibilisation et de la formation.

Nous sommes ensuite passés à l’ingénierie de projet pour développer des outils innovants, adaptés aux réalités de l’entreprise et à leurs exigences. Et nous avons mis des moyens humains pour élaborer d’abord des sets de tables, un sur l’égalité et la mixité et l’autre sur les violences sexistes au travail, que nous avons déployés dans les restaurants d’entreprises et les salles de pause. L’objectif était de lancer le débat au sein de l’entreprise et que les salariés se posent des questions.

Enfin, des sessions de sensibilisation ont été mises en place ainsi que des modules en ligne avec des quiz de 3 à 5 minutes questionnant sur l’égalité et les violences sexistes. Nous souhaitions que les entreprises nous repèrent comme un lieu de ressources pour les aider à développer des actions sur ces thématiques en interne."

 

Quel a été le rôle du FSE dans cette démarche ?

E.A. : "L’aide du Fonds Social Européen de l’État nous a permis d’avoir les moyens financiers mais aussi humains pour pouvoir vraiment développer ce projet et ce champ-là. Nous avons vraiment eu le temps nécessaire pour créer des outils adaptés. En effet, le projet a démarré début 2019 pour se terminer fin 2020 avec une première phase de diagnostic, puis d’ingénierie et de conception. Sans le FSE nous n’aurions pas pu avoir ce développement là."

 

Arlette Arnaud-Landau : "C’est véritablement grâce au financement du FSE, et au soutien de la DIRECCTE, que nous avons pu prendre le temps de gérer le diagnostic et toute la phase d’ingénierie.

Le soutien du FSE nous a permis de nous former, d’installer le projet, puis de nous faire connaitre et d’avoir le temps de mettre en place cette opération dans les entreprises. L’objectif est ensuite de faire financer ces opérations là dans le cadre de la formation. Les entreprises deviendront actrices de leurs propres opérations initiées par l’élan de notre initiative initiale."

 

Quel est l’enjeu de cette opération ?

E.A. : "Casser les préjugés et les stéréotypes ! Plus on va parler d’égalité mieux on va comprendre ce qui se joue. Cette opération nous permet également de prendre conscience que nous véhiculons tous des stéréotypes. Elle encourage à commencer un travail de déconstruction. Les entreprises vont ainsi comprendre que travailler sur l’égalité n’est pas une contrainte mais un outil au service de la vie de l’entreprise. Il faut le prendre comme un apport positif pour nous faire progresser demain.

C’est un sujet pour lequel il ne faut pas avoir des ambitions démesurées, il faut prendre le temps de faire un travail de fond, d’échanger et d’avancer pas-à-pas pour faire évoluer le débat.

Nous avons un bilan très positif et nous nous sommes rendus compte que certaines entreprises mettaient déjà en place des initiatives sur l’égalité sans la nommer de la sorte. L’idée est de voir désormais comment elles peuvent prolonger leur engagement et le renforcer.

Notre objectif est de pouvoir maintenir ce qui a été proposé jusqu’à maintenant et l’inscrire dans la durée. Avec des entreprises partenaires, nous souhaiterions mettre en place des ateliers pour favoriser la solidarité entre les femmes, les aider à prendre confiance et à négocier par exemple une augmentation… L’idée est que chacune développe des ressources individuelles et collectives nécessaires à l’épanouissement professionnel. Donner des leviers pour être actrice de ces changements."