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  • 12.05.2021

Île-de-France : Pow’Her pour accueillir les jeunes femmes victimes de violences

L’association FIT « Une femme, un toit » a lancé il y a un an, le premier lieu d’accueil réservé aux femmes entre 15 et 25 ans, victimes de violences sexistes et sexuelles : Pow’Her. Situé à Bagnolet, Pow’Her termine sa phase d’expérimentation et tire son premier bilan. L’occasion de parler de ce dispositif soutenu par le FSE.

« T’as besoin de te poser, de parler en toute sécurité ? » Il s’agit du slogan du LAO (Lieu d’Accueil et d’Orientation) Pow’Her, géré par l’association FIT « Une femme, un toit » depuis 2019. Situé à Bagnolet, cet espace accueille les jeunes femmes de 15 à 25 ans, victimes de violences sexistes et sexuelles, avec ou sans enfants, provenant de Paris et de la Seine-Saint-Denis. Il s’agit d’un accueil de jour où l’équipe permanente et les associations partenaires accompagnent les jeunes femmes à repérer et identifier des violences, à se protéger et à se reconstruire. Il permet également d’offrir de nouvelles opportunités. Les jeunes femmes sont invitées à créer différents projets et retrouver du « pow’her » (jeu de mots entre de “power” qui veut dire “pouvoir” en anglais, et de “her” qui signifie “elle”).

Un lieu réservé aux jeunes femmes

« Le LAO Pow’Her répond à l’invisibilisation des violences subies par les jeunes femmes, qui sont pourtant massivement victimes », explique Amandine Maraval, Directrice de l’association et du lieu d’accueil dans un entretien donné au Centre Ubertine Auclert. « Ces jeunes femmes ne font pas partie des publics prioritaires dans les structures de droit commun ou dans les associations spécialisées qui luttent contre les violences conjugales. L’idée du LAO Pow’Her est d’aller à leur rencontre », poursuit-elle. 

« Il aurait été nécessaire d’élargir la tranche d’âge aux 12-25 ans, tant les violences intrafamiliales sont nombreuses. Ces jeunes filles sont très rarement victimes d’une seule forme de violences. 87 % des jeunes femmes que nous accompagnons sont victimes de violences intrafamiliales. Parfois en voulant quitter un foyer violent, elles vont rencontrer un conjoint violent », raconte la directrice du LAO-Pow’Her.

Un accompagnement personnalisé

Le centre propose un accompagnement personnalisé et en plusieurs étapes. En fonction des besoins et questions des jeunes femmes (sur la sexualité, les droits, les relations, les émotions…), différents professionnels et intervenants sont prêts à écouter : une psychologue, des éducatrices spécialisées, une conseillère familiale et conjugale, une juriste, une animatrice, ainsi qu'une intervenante en développement personnel et professionnel.

Amandine Maraval précise que : « La dimension humaine du lieu permet de créer les premiers liens entre les jeunes femmes. L’objectif est de contrer la logique d’isolement de l’agresseur. Le LAO anime des ateliers cafés-débats, on discute de thèmes comme la jalousie, l’image de soi en lien avec la télé-réalité, le rapport à l’argent pour parler de la question de la prostitution. Ces temps de sensibilisation outillent les jeunes filles pour qu’elles développent leur propre jugement et esprit critique ».

Depuis 2019, ce sont 200 jeunes femmes qui ont été accompagnées individuellement.

powher illustration

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