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Jeunes
- Ile-de-France
- 24.08.2021
L’association Enfants Venus d’Ailleurs accompagne les mineurs en migration
L’association EVA - Enfants Venus d’Ailleurs accompagne des mineurs et jeunes majeurs étrangers sans famille en France, qu’ils soient demandeurs d'asile, réfugiés ou migrants dits économiques. Soucieux de mettre en avant des initiatives d’inclusion sociale qui correspondent aux préoccupations du Fonds Social européen, le FSE Mag a pu interviewer la présidente d’EVA, Sonia Nemo.
Un enfant a toujours plus besoin de protection qu’un adulte
L’association EVA est née d’un constat simple, se souvient Sonia Nemo. «Un enfant a toujours plus besoin de protection qu’un adulte». «Mise à l’abri d’urgence, alimentation, orientation médicale : cela va des besoins matériels aux besoins affectifs et psychologiques», détaille l’ancienne chargée d’enseignement en faculté de droit. Au sein d’EVA, elle plaide aujourd’hui pour une approche globale de protection des droits des adolescents et jeunes adultes migrants de la région parisienne.
Une équipe d’une quarantaine de membres accompagne les jeunes dans leurs démarches. Artistes, professeurs, retraités, travailleurs sociaux, avocats, médecins : une variété de profils pour coordonner le suivi juridique des dossiers, les mises à l’abri d’urgence, l’enseignement de l’anglais et du français, le soutien médical et matériel… Une «famille reconstituée» en contact permanent grâce à un groupe WhatsApp où chacun partage ses nouvelles, ses besoins et ses bons plans.
Chez EVA, la majorité des mineurs isolés viennent d’Afrique de l’Ouest ou centrale (Mali, Côte d’Ivoire, Guinée, Soudan). D’autres sont originaires d’Afghanistan, d'Erythrée... Ils ont quitté leur pays pour fuir des conflits familiaux, la misère économique ou le terrorisme. «On s’occupe de tous les mineurs sans discrimination, pas uniquement des demandeurs d’asile ou des réfugiés», déclare Sonia qui souligne «l’hyper-vulnérabilité» de cette catégorie de population.
Selon Sonia, l’accès aux droits est encore plus compliqué pour les enfants que pour les adultes en migration. «Il y a cette immaturité qui fait qu’ils ne voient parfois pas le danger comme un adulte qui pourrait s’en prémunir», regrette-t-elle. «Ils sont aussi des proies pour les réseaux» qui organisent la traite de personnes ou des circuits de criminalité, détaille-t-elle. Une fois devenus adultes, EVA continue le suivi de ces anciens mineurs car de nouvelles problématiques juridiques apparaissent. Au total, l’association s’occupe d’environ 150 dossiers.
L’obtention d’un état civil est la première pierre de l’édifice. «Toute personne humaine a besoin d’un état civil pour devenir une personne juridique», affirme-t-elle. Elle dénonce : tant qu’ils ne sont pas pris en charge, «ces enfants fantômes n’ont pas de droits, d’identité ou d’existence légale». «Les institutionnels voient ces enfants comme un coût», mais «ce sont des bénédictions pour la France d’un point de vue purement économique» assure la présidente d’EVA qui déplore que «des jeunes perdent leurs patrons faute de titre de séjour les autorisant à travailler».
Sonia Nemo souhaite un meilleur respect de la Convention internationales des droits de l’enfant, ratifiée par la France en 1990 et que les enfants soient respectés. D’ici-là, elle se concentre sur une solution : le parcours de naturalisation. «Tant qu’ils ne sont pas français, ils ne sont pas tranquilles. Tout le monde sera serein quand ils auront les mêmes droits que vous et moi.»
Pour savoir plus sur l’association EVA – Enfants Venus d’Ailleurs : https://enfantsvenusdailleurs.org
Pour en savoir plus sur les initiatives d’inclusion sociale des personnes migrantes soutenues par le FSE, consultez la fiche récapitulative sur le site de la Commission européenne.